Créer un univers fantasy est un rêve que partagent de nombreux auteurs francophones. Mais très vite, l’enthousiasme laisse place au doute : par où commencer ? Faut-il d’abord créer une carte ? La magie ? Les peuples ? Et comment éviter de tout oublier ou de se contredire après 30 pages d’écriture ?

En tant qu’auteur de DREAM – Comment créer un univers fantasy et fondateur du blog Fantasyuniverse.fr, j’ai moi-même été confronté à ces questions. J’ai longtemps navigué à vue, entre intuition et frustration. Jusqu’à ce que je mette en place une véritable méthode, inspirée des plus grands noms du genre (Tolkien, Sapkowski, Martin) mais aussi des techniques de conception issues du jeu vidéo, du cinéma et du jeu de rôle.

Cet article est le fruit de ce travail. Il est à la fois un guide, une carte et une boussole pour tous les auteurs et créateurs de mondes débutants. Et si vous souhaitez aller plus loin, il vous dirigera naturellement vers mon livre, qui approfondit chaque étape avec des fiches pratiques, des modèles et des exemples concrets.

Sommaire

• Pourquoi créer un univers fantasy ?
• Les bases : règles, logique et cohérence
• Les grands piliers : magie, peuples, religions et sociétés
• Construire la carte et la géographie de votre monde
• Créer l’histoire et les événements marquants de votre univers
• Donnez vie à votre monde à travers vos personnages
• Questions fréquentes

Pourquoi créer un univers fantasy ?

Avant de créer votre premier royaume ou votre système magique, posez-vous une question fondamentale : pourquoi créer un univers entier ? La réponse peut paraître simple, mais elle va guider toutes vos décisions créatives.

Créer un monde fantasy, ce n’est pas juste inventer un décor. C’est créer un espace de réflexion, de liberté et d’émotion. C’est là que vos personnages vont évoluer, que vos idées vont respirer. C’est aussi un miroir de vos valeurs. Tolkien l’a fait pour partager sa passion des langues, Martin pour explorer les nuances du pouvoir, Rowling pour transmettre ses réflexions sur l’exclusion et le choix.

Votre monde doit porter une part de vous. Et c’est en cela qu’il deviendra unique.

Les lecteurs aiment les histoires, mais ils se souviennent des mondes. Skyrim, Westeros, Arda, Poudlard… Ce sont des lieux de mémoire. Plus votre monde est crédible et évocateur, plus vos lecteurs s’y attacheront, rêveront de le visiter, et vous suivront.

Les bases : règles, logique et cohérence

Un monde fantasy repose sur un principe fondamental : la suspension d’incrédulité. Votre lecteur accepte de croire aux dragons… tant que vous restez cohérent. S’il sent que vos règles changent à chaque chapitre, il décroche.

Voici les règles fondamentales à définir :

• Lois physiques : y a-t-il une gravité ? La lumière se propage-t-elle normalement ? Y a-t-il un cycle jour/nuit ?
• Temps : passe-t-il comme chez nous ? Existe-t-il des dimensions parallèles ? Des civilisations perdues ?
• Magie : qui peut l’utiliser ? À quel prix ? Est-elle enseignée, innée ou interdite ?
• Technologie : où en est votre monde ? Moyen-âge ? Renaissance ? Steampunk ? Magi-tech ?

Notez tout dans un document de référence. C’est votre bible de création. Et surtout : respectez-la. Comme un artisan, vous devez respecter votre propre matière.

Un bon monde fantasy ne se trahit jamais. Il se construit avec rigueur, mais aussi avec poésie.

Les grands piliers : magie, peuples, religions et sociétés

Ce chapitre est le cœur battant de votre monde médiéval fantastique. Voici les 4 piliers que vous devez impérativement travailler.

1. Le système magique

Il doit être :

• Cohérent (il obéit à des règles)
• Limité (il a un coût)
• Intégré à la société (éducation ? contrôle ? peur ? culte ?)

Exemples :

• Dans Fullmetal Alchemist, la magie repose sur l’échange équivalent.
• Dans The Witcher, elle est réservée à une élite formée dès l’enfance.
• Dans Le Seigneur des Anneaux, elle est rare, symbolique, presque divine.

2. Les peuples et races

Vous pouvez :

• Réutiliser les archétypes (elfes, orcs, nains…) avec votre propre interprétation
• Créer vos propres races, comme les Khajiit de Skyrim ou les Na’vi d’Avatar
• N’inclure que des humains, mais avec des cultures très différentes

Réfléchissez à leur physiologie, leur biologie, leur relation à la magie, leur histoire et surtout leurs valeurs.

3. La religion

Est-elle :

• Monothéiste ? Polythéiste ? Athée ? Totémique ?
• Centralisée dans un culte dominant, ou éclatée en centaines de croyances locales ?
• Motrice d’événements (croisades, conversions) ou en retrait ?

La religion structure les fêtes, les tabous, les lois. Elle peut être réelle ou manipulée.

4. Le système politique

Posez-vous ces questions :

• Le monde est-il unifié ou éclaté en dizaines de nations ?
• Qui détient le pouvoir ? Nobles ? Clergé ? Mages ? Marchands ?
• Y a-t-il des castes, une aristocratie ? Une justice divine ? Des guildes ?

Votre société fantasy doit paraître crédible, imparfaite, vivante.

Construire la carte et la géographie de votre monde

Une bonne carte n’est pas un bonus. C’est un outil essentiel.

Étapes pour la créer :

• Tracez les plaques continentales (logique tectonique, montagnes)
• Ajoutez les fleuves (ils partent des montagnes vers les océans)
• Positionnez les forêts, les déserts, les steppes
• Pensez aux climats : l’équateur sera chaud, les pôles froids, les zones côtières plus humides

Ajoutez des détails narratifs :

• Des ruines anciennes ?
• Des zones interdites ?
• Des frontières naturelles ?
• Des lieux sacrés ou maudits ?

Une bonne carte vous aidera à écrire des voyages crédibles, à définir des distances, à poser vos enjeux.

Créer l’histoire et les événements marquants de votre univers

Un bon univers fantasy a une Histoire. Voici comment la structurer.

Deux niveaux :

• Les événements historiques (guerres, conquêtes, cataclysmes, âge d’or, chutes d’empires…)
• Les événements narratifs (ceux qui impactent vos personnages)

Créez une chronologie avec :

• Des dates clés
• Des héros anciens
• Des dynasties oubliées
• Des peuples disparus

Inspirez-vous de notre Histoire : les croisades, la chute de Rome, la peste noire, l’invention de l’imprimerie… mais réinventez-les avec vos propres règles.

Et surtout, intégrez ces événements dans le présent : les peuples s’en souviennent-ils ? Ont-ils des cicatrices ? Des monuments ? Des chants ? Des rancunes ?

Donnez vie à votre monde à travers vos personnages

Un monde, aussi riche soit-il, n’existe pas sans ses personnages.

Ils sont les miroirs du monde. C’est à travers leurs yeux que le lecteur découvre vos cultures, vos conflits, vos merveilles.

Travaillez :

• Leur passé (origine sociale, trauma, croyances)
• Leur psychologie (peurs, désirs, contradictions)
• Leur rôle (héros, mentor, antagoniste, allié…)
• Leur voix (manière de parler, de penser, de voir le monde)

Et n’oubliez pas que les meilleurs personnages ont une évolution. Ils changent, se trompent, tombent, se relèvent. Ils sont humains, même s’ils sont elfiques.

Un bon personnage peut porter tout un monde sur ses épaules.

Questions fréquentes

Dois-je créer tout l’univers avant d’écrire mon roman ?
→ Non. Commencez par les bases, puis enrichissez au fur et à mesure selon votre style.

Faut-il absolument inventer une langue ?
→ Non, mais des noms cohérents, des expressions ou quelques mots inventés peuvent renforcer l’immersion.

Comment éviter de copier Tolkien ou Martin ?
→ En vous concentrant sur vos émotions, vos messages, vos valeurs. Inspirez-vous, mais apportez votre vision.

Comment faire si je me perds dans mon univers ?
→ Utilisez une bible d’univers, des fiches synthétiques et une carte.

Puis-je m’inspirer de l’Histoire réelle ?
→ Oui, et vous devriez ! Croisades, Empire Romain, Moyen-Âge… L’Histoire est la meilleure source d’idées fantasy.

Conclusion

Créer un univers fantasy demande du temps, de la méthode et une vraie passion. Mais c’est aussi un cadeau incroyable que vous offrez à vos lecteurs : celui de voyager dans un monde unique, profond, et vibrant.

Si vous avez trouvé cet article utile, sachez qu’il n’en est que le début. Mon livre DREAM – Comment créer un univers fantasy développe chaque chapitre avec des modèles, des fiches pratiques, des exercices, et des dizaines d’exemples issus de mes lectures et créations.