Vous souhaitez créer un monde fantasy riche, captivant, habité par des héros inoubliables et des forces magiques puissantes. Mais avant même de tracer la première carte ou d’inventer la première créature, une question fondamentale se pose : votre univers relève-t-il de la fantasy… ou du fantastique ? Bien que ces deux genres partagent certains éléments surnaturels, ils reposent sur des mécaniques narratives très différentes.
Pour les auteurs débutants passionnés de fantasy, comprendre cette distinction est essentiel. Elle influencera la structure de votre monde, les règles qui le régissent et la manière dont vos lecteurs interagiront avec votre histoire. Créer un univers cohérent demande de savoir si la magie y est une norme ou une anomalie, si les dragons volent librement ou si leur apparition remet en cause toute logique.
🧭 Sommaire
- Comprendre les fondements de la fantasy
- Ce qui définit le fantastique en littérature
- Fantasy ou fantastique : quel choix pour votre monde ?
- Questions fréquentes
🏰 Comprendre les fondements de la fantasy
La fantasy, souvent appelée médiéval fantastique lorsqu’elle se mêle aux codes du Moyen Âge, repose sur une idée forte : le surnaturel fait partie intégrante de l’univers. Dans un monde fantasy, la magie, les créatures mythiques et les légendes ne sont pas des anomalies, mais des éléments naturels.
Ce genre se distingue par la création d’un monde cohérent doté de ses propres lois physiques, sociales et spirituelles. Ces lois peuvent inclure des écoles de magie, des divinités intervenant dans les affaires humaines, ou encore des races intelligentes autres qu’humaines (nains, elfes, orcs, etc.).
Les lecteurs de fantasy acceptent d’emblée cet univers différent. Ils n’ont pas besoin d’explications logiques pour justifier l’existence d’un dragon ou d’un sortilège. Ce qui importe, c’est que le monde soit crédible dans sa logique interne.
Voici quelques caractéristiques clés d’un univers fantasy réussi :
- Il repose sur une cosmologie propre, souvent avec une création du monde, des panthéons divins ou des mythes fondateurs.
- Il propose une magie structurée, avec des règles, des limites et parfois un prix à payer.
- Il offre un bestiaire fantastique, issu de légendes ou totalement inventé.
- Il met en scène des conflits épiques, souvent symboliques (lutte entre le Bien et le Mal, l’Ordre et le Chaos, etc.).
Créer un monde fantasy implique donc un travail de worldbuilding en profondeur. Ce n’est pas une simple juxtaposition d’éléments magiques : c’est une architecture entière, crédible et immersive, dans laquelle le surnaturel est la norme.
👻 Ce qui définit le fantastique en littérature
Contrairement à la fantasy, le fantastique ne se déroule pas dans un monde différent du nôtre. Il prend généralement place dans notre réalité, telle que nous la connaissons. Le surnaturel y fait alors irruption de manière inattendue, souvent dérangeante.
L’élément clé du fantastique, c’est le doute. Lorsqu’un phénomène étrange survient, ni le personnage ni le lecteur ne savent s’il s’agit d’un événement réellement surnaturel ou d’une illusion, d’un rêve ou d’une folie. Le fantastique joue sur l’ambiguïté.
Quelques exemples emblématiques :
- Une maison hantée dans une ville contemporaine
- Une personne qui entend des voix ou voit des apparitions
- Un objet ancien qui semble doté de pouvoirs mystérieux
Dans le fantastique :
- Le monde est réaliste au départ
- Le surnaturel est perturbant, voire effrayant
- Le héros peut perdre pied avec la réalité
- La rationalité est toujours en tension avec l’inexplicable
Ainsi, là où la fantasy assume et intègre pleinement le surnaturel, le fantastique le questionne. L’un construit un monde alternatif cohérent, l’autre vient fissurer notre perception du réel.
Pour un créateur d’univers, cela signifie que le fantastique n’impose pas de worldbuilding massif, mais nécessite un travail fin sur l’atmosphère, la psychologie des personnages et la gestion du doute.
Le cas Harry Potter
Bien que l’histoire commence dans notre monde réel (les Dursley, la banlieue anglaise, etc.), l’univers de Harry Potter bascule très vite dans un monde parallèle : Poudlard, le ministère de la magie, le Chemin de Traverse… Un monde doté de ses propres règles magiques, d’un bestiaire fantastique, et d’une mythologie complète.
👉 Ce qui distingue Harry Potter du fantastique, c’est l’absence totale de doute :
- Harry ne remet jamais en question la réalité de la magie après sa découverte.
- Le lecteur est invité à croire immédiatement à l’existence du monde magique.
- Le surnaturel n’est pas une menace pour la rationalité : il est structuré, enseigné, réglementé.
En cela, même s’il commence dans un cadre réaliste, Harry Potter relève clairement de la fantasy, plus précisément de la fantasy urbaine ou fantasy contemporaine, un sous-genre où la magie existe en parallèle du monde moderne.
⚔️ Fantasy ou fantastique : quel choix pour votre monde ?
Le choix entre fantasy et fantastique ne repose pas uniquement sur vos goûts personnels, mais sur le type d’histoire que vous souhaitez raconter et le rapport au surnaturel que vous voulez instaurer.
Posez-vous ces questions :
- Votre monde est-il une réalité parallèle ? → Vous êtes dans la fantasy.
- Le surnaturel s’introduit-il dans un monde réaliste ? → Vous êtes dans le fantastique.
- Voulez-vous que la magie soit un outil maîtrisé ? → Fantasy.
- Préférez-vous que le surnaturel suscite l’angoisse ou le doute ? → Fantastique.
Dans le cadre d’un monde médiéval fantastique, vous êtes presque toujours dans la fantasy, puisque les éléments surnaturels s’intègrent naturellement à un univers d’inspiration médiévale. Cependant, rien ne vous empêche d’ajouter une touche de fantastique : par exemple, un artefact dont l’origine est mystérieuse, ou un personnage qui doute de la réalité de ses visions.
Enfin, gardez en tête que vous pouvez hybrider les genres. La dark fantasy, par exemple, introduit des éléments horrifiques dans des mondes magiques. Le réalisme magique, lui, floute encore davantage les frontières.
Pour résumer :
- Fantasy = cohérence interne d’un monde magique
- Fantastique = doute face à l’irruption du surnaturel
- Votre rôle d’auteur est de maîtriser ces codes pour mieux les subvertir ou les exploiter
❓Questions fréquentes
Quelle est la principale différence entre fantasy et fantastique ?
La fantasy crée un monde où le surnaturel est normal ; le fantastique introduit un doute sur la réalité de phénomènes inexpliqués dans un cadre réaliste.
Puis-je mélanger fantasy et fantastique ?
Oui, mais cela demande de la maîtrise. L’ambiguïté du fantastique peut enrichir un monde fantasy, surtout dans des sous-genres comme la dark fantasy.
Le médiéval fantastique est-il forcément de la fantasy ?
Dans 90 % des cas, oui. Les univers médiévaux peuplés de créatures magiques et de sorts relèvent de la fantasy.
Est-ce que Harry Potter est de la fantasy ou du fantastique ?
Harry Potter est de la fantasy, car il se déroule dans un monde parallèle avec ses propres règles magiques.
Comment savoir si mon histoire est trop « cheatée » en fantasy ?
Fixez des règles à votre magie. Une magie sans limites affaiblit la tension narrative. Pensez aux coûts, aux sacrifices et aux conséquences.
🪶Conclusion
Comprendre la différence entre fantasy et fantastique est un passage obligé pour tout créateur d’univers. En identifiant le rôle du surnaturel dans votre histoire, vous posez les bases d’un monde cohérent, crédible et captivant. Que vous choisissiez d’immerger vos lecteurs dans un monde fantasy médiéval regorgeant de magie ou de les troubler avec une intrusion fantastique dans leur quotidien, le plus important est de rester fidèle à la logique interne de votre récit.