Depuis sa sortie, Game of Thrones a suscité un immense engouement, non seulement pour son intrigue politique dense et ses personnages marquants, mais aussi pour son ambiance unique mêlant complots, guerres et éléments surnaturels. Pourtant, une question revient souvent parmi les passionnés de littérature et de création d’univers : faut-il classer Game of Thrones dans la fantasy ou dans le fantastique ?
Pour les auteurs débutants ou les créateurs de mondes imaginaires, cette interrogation est loin d’être anecdotique. Elle permet de mieux comprendre les codes de deux genres proches mais différents : la fantasy, qui assume dès le départ l’existence du surnaturel au sein d’un monde distinct du nôtre, et le fantastique, qui joue sur le doute et l’intrusion du surnaturel dans une réalité familière.
Dans Game of Thrones, l’essentiel de l’action se déroule dans un univers fictif, Westeros, qui rappelle fortement l’Europe médiévale mais qui n’existe pas dans notre réalité. Cet univers repose sur des codes très marqués du médiéval fantastique : royaumes rivaux, chevaliers, lignées royales, guerres de pouvoir. Pourtant, la présence de créatures telles que les dragons ou les Marcheurs Blancs ne surgit pas immédiatement. Le récit débute presque comme une fresque historique, ancrée dans le réalisme politique, avant de s’ouvrir de plus en plus au merveilleux.
Comprendre où se situe Game of Thrones sur cet axe est crucial pour tout créateur d’univers : c’est un exemple parfait de mélange des genres, qui prouve que l’on peut jouer avec les frontières du réel et du surnaturel.
Sommaire
- Comprendre la différence entre fantasy et fantastique
- Pourquoi Game of Thrones appartient à la fantasy
- Ce que les auteurs peuvent apprendre de cet exemple
- Questions fréquentes
Comprendre la différence entre fantasy et fantastique
La confusion entre fantasy et fantastique vient souvent du fait que les deux genres mettent en scène des éléments surnaturels. Pourtant, leur approche diffère profondément.
Dans la fantasy, le surnaturel est accepté comme une composante normale du monde. Les lecteurs comme les personnages savent que la magie, les créatures mythiques et les prophéties font partie intégrante de l’univers. On ne cherche pas à rationaliser leur existence, elles sont établies comme des lois naturelles d’un monde imaginaire. Ainsi, les romans de Tolkien ou de Sapkowski ne suscitent pas le doute : l’anneau magique existe bel et bien, les elfes et les dragons sont réels dans ce contexte.
En revanche, dans le fantastique, le doute est la clé. Le récit se déroule dans notre monde (ou un univers très proche du nôtre), et soudain un élément surnaturel vient tout bouleverser. Ni le héros ni le lecteur ne savent si cet élément est réel ou s’il s’agit d’une hallucination, d’un rêve, voire d’une tromperie. Le fantastique entretient cette incertitude, souvent avec une tonalité inquiétante. Par exemple, dans une histoire où un homme voit des fantômes dans sa maison, la question reste : hallucine-t-il, ou le surnaturel est-il réellement présent ?
Ainsi, la différence principale est liée à la structure du monde :
- En fantasy, le monde lui-même est différent, souvent un monde fantasy médiéval fantastique, avec ses propres règles.
- En fantastique, le monde est le nôtre, et c’est le surnaturel qui s’y infiltre en créant un malaise.
Comprendre cette distinction est essentiel pour les auteurs de mondes imaginaires. Si vous souhaitez bâtir un univers complet avec ses mythes, ses langues, ses créatures, vous entrez dans la fantasy. Si, au contraire, vous souhaitez troubler vos lecteurs en laissant planer l’incertitude, vous entrez dans le fantastique.
Pourquoi Game of Thrones appartient à la fantasy
Bien que la série débute sur une tonalité proche du réalisme historique, Game of Thrones est bel et bien de la fantasy. L’univers dans lequel elle prend place, Westeros et Essos, est inventé de toutes pièces. Il ne s’agit pas d’une Europe médiévale légèrement modifiée, mais bien d’un monde fantasy autonome, doté de sa propre géographie, de ses traditions et de ses dynasties.
De plus, l’élément surnaturel est réel et confirmé dans l’univers. Les dragons de Daenerys existent bel et bien et ne relèvent pas d’une illusion. La magie des prêtres rouges, la résurrection de certains personnages ou encore la menace des Marcheurs Blancs sont des preuves indiscutables d’un monde où le merveilleux est une réalité. Il n’y a pas de doute, pas d’ambiguïté : le lecteur et les personnages doivent composer avec ces phénomènes.
L’erreur courante vient du fait que George R. R. Martin choisit de retarder l’entrée massive du surnaturel. Pendant longtemps, l’histoire met surtout en avant les intrigues politiques, les guerres de succession et les ambitions personnelles. Ce choix narratif donne à l’univers une couleur de fresque historique, ce qui brouille parfois la frontière avec le fantastique. Mais la nature même du monde, combinée à la place accordée aux créatures et aux prophéties, confirme son appartenance au genre de la fantasy médiévale fantastique.
En somme, Game of Thrones n’est pas un récit fantastique. Il n’entretient pas le doute : il assume progressivement la présence de la magie, au point d’en faire un moteur narratif majeur.
Ce que les auteurs peuvent apprendre de cet exemple
L’un des enseignements majeurs de Game of Thrones est qu’un auteur n’est pas obligé de révéler immédiatement la dimension surnaturelle de son monde fantasy. En choisissant de développer d’abord les aspects politiques et humains, George R. R. Martin rend ses personnages plus crédibles et son intrigue plus immersive.
Pour les créateurs d’univers, cela ouvre plusieurs pistes :
- Vous pouvez construire une base solide inspirée de l’histoire réelle (féodalité, conflits religieux, alliances politiques).
- Le surnaturel peut être introduit de manière progressive, afin de surprendre vos lecteurs et renforcer l’impact de son apparition.
- Un monde fantasy médiéval fantastique ne se limite pas à ses dragons ou à ses sorts : ce sont les enjeux humains qui le rendent vivant.
Ainsi, Game of Thrones démontre que la fantasy n’est pas seulement une accumulation d’éléments magiques. Elle peut aussi se rapprocher du réalisme historique, tout en gardant une part de merveilleux incontournable. Cette hybridation est d’ailleurs l’une des raisons de son succès : elle touche à la fois les amateurs d’intrigues politiques et les passionnés de mondes imaginaires.
En observant cet équilibre, vous pouvez créer des univers plus riches et nuancés, où la magie n’est pas omniprésente mais conserve tout son mystère et sa puissance lorsqu’elle apparaît.
Questions fréquentes
Game of Thrones est-il de la fantasy ?
Oui, car l’histoire se déroule dans un monde inventé, avec des dragons, de la magie et des créatures surnaturelles bien réelles.
Pourquoi certains pensent-ils que c’est du fantastique ?
Parce que l’intrigue commence sans mettre en avant la magie. Les premiers tomes ressemblent beaucoup à une fresque historique réaliste.
La différence principale entre fantasy et fantastique ?
La fantasy assume un monde surnaturel cohérent. Le fantastique introduit le doute dans un monde réaliste.
Peut-on mélanger fantasy et fantastique ?
Oui, certains récits jouent avec la frontière, mais il faut garder une cohérence pour ne pas perdre le lecteur.
Quel conseil retenir en tant qu’auteur ?
Construisez un monde solide. Introduisez le surnaturel quand il sert votre intrigue, sans en abuser.
Conclusion
Game of Thrones illustre à merveille la richesse du genre fantasy. Bien qu’il prenne des allures de chronique historique, il ne s’agit pas de fantastique, car son univers assume pleinement la présence du surnaturel. Pour les auteurs débutants, cet exemple rappelle qu’un monde fantasy n’a pas besoin de dévoiler ses dragons dès la première page. Ce qui compte, c’est la cohérence et la profondeur de l’univers, où intrigues humaines et forces mystérieuses s’entrelacent.
En étudiant ce modèle, vous pourrez enrichir vos propres créations et trouver l’équilibre idéal entre réalisme et merveilleux.